Qui était Jean-Corentin Carré?

Le 7 mai 1939, la commune de Le Faouët située au nord-ouest du Morbihan inaugure un monument en forme de menhir en mémoire de Jean-Corentin Carré. En dessous de son portrait, on peut lire sur la pierre : « A Corentin Carré 1900 – 1918, engagé volontaire au 410e Régiment d’Infanterie à 15 ans. Mort en combat aérien à 18 ans. » Le général de l’armée de l’air Weiss a fait le déplacement pour rendre hommage à cet illustre breton. Mais qui était-il? 

Le 9 janvier 1900, la mère Carré donne naissance au petit Jean-Corentin. La famille Carré habite Le Faoët et est composé de neuf enfants. Jean-Corentin est sûrement le plus futé, montre des dispositions certaines pour les études et se destine à une carrière d’employé de bureau.

En 1914, la France rentre en guerre contre l’Allemagne et mobilise sa population pour se diriger vers l’est au front. Le père Carré est mobilisé et le jeune Jean-Corentin souhaite l’accompagner pour combattre à ses côtés.

A savoir, les personnes mobilisées devaient avoir au moins 20 ans. Ceux qui partaient combattre sans avoir eu un ordre de mobilisation étaient considérés comme volontaires mais les jeunes hommes devaient avoir 17 ans au minimum.

A 14 ans, le tout jeune homme est bien déterminé à s’engager mais devant le refus de sa commune à l’enrôler, il décide de quitter la Bretagne pour rejoindre la ville de Pau. Prétextant quitter la France pour partir en Amérique Latine à sa famille, il arrive dans le Béarn en faussant son identité. Il prétend alors se nommer Auguste Duthoy et être né à Rumigny dans les Ardennes le 10 avril 1897. Impossible pour le bureau de recrutement de vérifier la véracité de son identité puisque les Ardennes se trouve alors en zone occupée. Il rejoint donc la 29e compagnie du 410e Régiment d’Infanterie dont le dépôt se trouve à Rennes.

C’est ainsi que Jean-Corentin Carré est devenu le plus jeune poilu de France.

corentin2

Il a combattu notamment en Champagne dans le secteur de Mesnilles-Hurlus et est devenu caporal puis sergent en 1916. Il n’a alors que 16 ans lors de la bataille de Verdun. Année où il décide d’ailleurs de révéler sa véritable identité auprès de son colonel. Apprécié de son chef de corps qui lui propose à maintes reprises de prendre du grade, il insiste pour rester simple soldat puis quitte l’infanterie en 1917 pour rejoindre l’aviation. C’est au cours d’un combat aérien au dessus de Souilly dans la Meuse qu’il trouve la mort. Sa dernière citation était la suivante : « Adjudant Carré Jean Corentin, du 410ème Régiment d’Infanterie, pilote à l’escadrille SO 229 attaqué par trois avions ennemis, le 18 mars 1918, s’est défendu énergiquement jusqu’à ce que son appareil soit abattu, l’entraînant dans une mort glorieuse. »   

Un collège au Faouët porte aujourd’hui son nom en sa mémoire.

La Bretagne a fait de Jean Corentin un véritable héros…

corentin

Mélusine à Paris

Une bretonne à Paris

2 commentaires

  1. Fascinant personnage, une mort glorieuse fait de quelqu’un un héros, êtes-vous d’accord ? Des gens de ce genre existent-il encore actuellement ? Hélas, je pense que non.

    • Sans remettre en cause la bravoure de ce jeune poilu parti combattre sous les drapeaux,
      la France en a fait volontairement un héros symbole d’une France prête à mourir jeune pour elle … Histoire, mémoire et instrumentalisation de celles-ci par la politique, tout un débat!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *