Où se situe la frontière entre Paramé et Saint-Malo ?

Lors de mes visites guidées que j’ai pu organiser à Saint-Malo, il a souvent été évoqué le problème de la localisation de la frontière entre Paramé et Saint-Malo. Après quelques recherches dans les livres et dans le cadastre napoléonien, il s’est révélé que la matérialisation de cette limite communale a évolué au fil des siècles. 

Les communes de Saint Servan, de Paramé et de Saint-Malo se sont fusionnées officiellement en 1967 après une vingtaine d’années de négociations, pour former le Grand Saint-Malo. Symbole de cette union, l’élection d’un maire unique : Marcel Planchet, ancien maire de Saint-Servan-sur-Mer. Depuis cette date, la Villa la Suédoise, construite en 1902 par un riche négociant en bois sur la digue du Sillon, symbolise la délimitation entre Paramé et Saint-Malo.

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Pourtant ça n’a pas toujours été le cas, puisqu’on évoque aussi la Croix de mi-grève comme marque de la frontière entre les deux communes. Cette croix, dite monumentale, a été érigée en 1767 par l’évêque de Saint-Malo dans le but de protéger le port malouin, les bateaux et les marins. En granit de Chausey, haute de 1 mètre 45 et surélevée d’un socle de 55 cm qui porte l’écusson du chapitre malouin et les armes de la Seigneurie du Plessis-Bertrand, la croix de mi-grève se trouvait, à l’origine, un peu plus à l’ouest sur les dunes de Nielles (lorsqu’on se place face à la mer). Elle à été réédifiée à l’emplacement qu’on lui attribue aujourd’hui (au bout de la rue Mi-grève) dans les années 1850, en lien avec le rachat de l’administration de Saint Malo de terrains constructibles en bord de mer. Jusqu’en 1897, elle symbolise la frontière entre Saint-Malo et Paramé.

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Au regard de l’expansion des deux communes avec le développement du tourisme balnéaire et l’intensification des travaux de constructions, la délimitation communale est officialisée en 1897, désignant alors l’avenue Jules Simon et son prolongement comme repère.DSC00737

La croix de mi-grève, l’avenue Jules Simon et la Suédoise ont donc été successivement les symboles de cette frontière, d’où les avis divergents sur la question aujourd’hui !

Mélusine à Paris

Une bretonne à Paris

2 commentaires

  1. Intéressantes ces petites brèves sympathiques.

    Une question m’a toujours intrigué concernant Paramé où j’ai habité étant jeune, pendant une dizaine d’années :

    Il se dit que le nom de Paramé viendrait de l’expression « Il n’y a qu’un pas à ramer pour atteindre le centre du village » (donc le village qui s’appellera Paramé plus tard).

    Il faut savoir que cette commune était située dans une zone de marais et les habitants se déplaçaient en barque, d’où les rames.

    Je tiens ces détails de ma grand-mère qui a longtemps vécu à Paramé.

    Quelqu’un a peut-être des infos là-dessus.

    Cordialement,

    Philippe,

    • Merci de votre visite ! L’origine du nom de Paramé ne vient pas de cet adage bien connu des paraméens. Paramé vient du mot celte Paramus qui désigne un haut plateau. Cela se vérifie lorsque l’on quitte Courtoisville pour rejoindre Paramé, puisque les rues ont une forte tendance à monter ! Pas simple la Côte des Masses en vélo ! De plus il faut descendre pour rejoindre Rochebonne et la mer. Paramé est un haut-plateau rocheux entouré par la mer. Il est fort probable que Paramé fut un village semblable à Alet durant la période gallo-romaine. J’espère avoir répondu à vos interrogations !

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